Papa a passé un examen à l’hôpital Notre-Dame, afin de vérifier s’il va pouvoir recevoir le traitement de Radiothérapie. Marie-Claude et Éric l’ont accompagné. Il était toujours dans son délire de paranoïa à notre égard, mais Éric a réussi à le convaincre que cet examen est bon pour lui. Mon père ne croit pas qu’il est malade, mais est plutôt persuadé que nous l’avons enfermé dans un hôpital psychiatrique.
Le médecin s’est assuré qu’il comprenait que la radiothérapie soulagerait sa gorge, mais ne le guérirait pas.
Ils ont confirmé que la tumeur est non microcellulaire, ce qui est encourageant, car ça ouvre l’espoir d’une rémission possible. Elles courent les histoires de rémission, comme cette dame, amie de Sophie Barrette, qui a vécu 10 ans alors qu’on ne lui donnait que 6 mois à vivre… (c’est une histoire vraie). Elle avait affirmé aux docteurs qu’elle ne pouvait pas mourir maintenant, car son fils, encore mineur, avait besoin d’elle tant qu’il n’avait pas terminé ses études. Elle a voyagé de par le monde avec une amie cancéreuse elle aussi, et s’est éteinte récemment alors que son fils venait de terminer l’université.
Nous sommes allés visiter papa en soirée, vers 19h. Il était maintenant de bonne humeur. J’ai sorti papa sur la terrasse pour la première fois. Julie et Manu m’accompagnent. Ça lui a fait du bien. Il fait sa toilette seul, va aux toilettes seul, peut se lever de son lit, etc.
Papa semble avoir perdu la notion du temps qui passe, car il est très étonné d’apprendre que seulement 11 jours se sont écoulés. Il goûte à ses chocolats, et aux bonbons de Manu.
Maman se pointe, malgré notre conseil de prendre congé, avec Gislaine. Papa est content de la voir. Elle est tout de même très anxieuse. Lors du couché, maman veut encore bichonner papa, mais je lui explique qu’il est capable de se lever de sa chaise, d’aller aux toilettes seul, de s’habiller seul… bref qu’il reprend des forces et qu’il faut lui faire confiance. Mais elle insiste, et se met à pleurer en disant qu’il est son petit bébé, qu’il a besoin d’elle…
Elle reparle de la voiture, en disant qu’elle ne veut plus conduire, mais je la chicane fermement et nous partons. Je la sermonne en lui disant qu’elle l’infantilise, et qu’elle appuie toujours sur le bouton qui le fera réagir en reparlant de la voiture. J’y vais un peu fort et elle est inconsolable.
Julie la console et lui parle, et elle a un effet apaisant sur elle.
Maman confie à Julie qu’elle se remémore son adolescence, alors qu’elle a perdu son père à l'âge de 16 ans. Elle réalise maintenant la détresse de sa mère, la peine que celle-ci refoulait tant bien que mal… et surtout elle s’en veut de la relative indifférence et du manque de support qu’elle et ses frères lui ont prodigué. Ma grand-mère Irène est décédée d’une sclérose latérale amyotrophique.
vendredi 24 août 2007
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